Description
Nous sommes une masse de chairs vivantes, d’édifices non consentis, de vibrations déshéritées,
d’aspirations non recensées. Nous sommes des formes anonymes, des reflets solitaires et bien qu’ankylosés par nos corps dits asymétriques, nous comptons bien, malgré toutes les embûches, arriver à nos fins. Laissés-pour-compte sous les porches noirs et portant encore les stigmates de résignations systémiques, nos cœurs grondent et accusent pourtant chaque jour d’une voix plus forte, chaque jour d’une voix plus affranchie. La terre brûle. Nos corps se tordent, écartelés par des préceptes qui se détruisent eux-mêmes. Ne restons pas au pied du mur, inertes à tout regarder s’effondrer. Grimpons à toute allure au sommet de son parapet, dansons sur ses bordures. Enjambons son corps et dépassons son ombre, pour qu’une fois à notre tour, nous puissions guetter s’élever un nouvel horizon, où nos plaies seront pansées, enfin. Dans une temporalité vertigineuse avec en amont le noir et en aval le reste du vide, nous cherchons, dans le tangible ou l’imaginaire, des intervalles de lumière. Nous sommes, à notre manière, déjà comme de vieux vestiges, des ruines et des symptômes qui reposent au soleil. À la manière d’une correspondance, ces poèmes mettent en perspective l’intensité des sentiments humains face à l’insignifiance individuelle de chaque vie. |
Cogau –
Dans son recueil « Un hiver aux couleurs de l’été », Joseph Apsarah aborde les thèmes de la nature, des saisons et de leur impact sur nos émotions, à des travers des descriptions de paysages hivernaux et l’évocation de souvenirs intimes. Ses images et métaphores traduisent la mélancolie, le calme, la solitude propres à l’hiver, en contraste avec le renouveau de l’été, période plus passionnée et énergique, permettant une réflexion sur le passage du temps. Chaque saison possède sa beauté et influe sur nos sensations et sentiments. Dotés d’une écriture musicale, ses poèmes invitent à la contemplation et à l’introspection. Chaque mot est soigneusement choisi, pour nous permettre de ressentir les odeurs, les émotions décrites.
Les dessins à l’encre de chine accompagnant les textes, de longueur diverse, et la préface du poète Philippe Lemoine, apportent une dimension visuelle aux thèmes développés dans les 20 poèmes et créent une complémentarité entre les mots et les images, permettant une interprétation plus personnelle.