Les calices vides, Los calices vacíos de Delmira AGUSTINI (Deuxième édition) traduit et présenté par Monique-Marie IHRY

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Malgré une dimension universelle incontestée dans la littérature latino-américaine et espagnole, la poésie de Delmira AGUSTINI (1886-1914) demeure inconnue dans l’espace francophone. Cet ouvrage traduit en français tente de relever le défi et de la faire connaître.

« En paraphrasant la phrase de Shakespeare, on pourrait dire « That is a woman », car en tant que femme affirmée, elle dit ces choses exquises que l’on n’a jamais exprimées »

écrit le poète et chef de file du mouvement Moderniste Ruben Dario dans le « Portique » initiant Les calices vides.

À la fois « fleur d’innocence », sculptrice de l’amant imaginaire, femme fatale, Delmira AGUSTINI, poète uruguayenne lyrique, féministe et moderniste appartenant à la Génération de 1900, décrit l’Amour et sa passion démesurée dans son troisième recueil Les calices vides (1913) dédié à Éros et traduit en français par la poète Monique-Marie IHRY.

UGS : 9782376130314 Catégories : ,

Description

 

Delmira AGUSTINI (1886-1914) est née en Uruguay dans une famille bourgeoise. Dans cette société montévidéenne acquise aux valeurs patriarcales, la femme issue de la bourgeoisie se trouvait confrontée à deux seuls choix : le mariage avec une vie bien rangée subissant la loi de l’homme, ou bien la vie monacale. Ces deux perspectives n’ont, à vrai dire, jamais conquis Delmira qui finira par se soumettre au choix du mariage.

Elle a publié trois recueils de poésie : Le Livre Blanc (1907), Les Chants du matin (1910) et Les calices vides (1913). Furent édités par la suite deux ouvrages posthumes : Le rosaire d’Éros et Les astres de l’abîme.

Delmira AGUSTINI faisait partie de la « Génération de 1900 ». Elle a rejoint le mouvement Moderniste émergeant en ce début de XX° siècle dont Ruben Dario était le chef de file. Si sa poésie peut avoir parfois l’ingénuité d’une « fleur d’innocence », Les Calices vides sont une ode à Éros, deux extrêmes oscillant entre rêve et réalité, cultivant les oppositions, revisitant les mythes antiques, adulant l’homme jusqu’à lui conférer un statut divin, le reléguant également sous le masque figé d’une statue de pierre silencieuse et soumise…

Le poète nicaraguayen Ruben Dario qu’elle considérait comme son professeur la compara à Thérèse d’Ávila, déclarant qu’elle était la seule après la sainte à s’exprimer en tant que femme. Il écrira dans son introduction des Calices vides : « En paraphrasant la phrase de Shakespeare, on pourrait dire « That is a woman », car en tant que femme affirmée, elle dit ces choses exquises que l’on n’a jamais exprimées ».

Sans toutefois être l’égale de Thérèse d’Ávila, loin de là…, Delmira AGUSTINI écrivit et publia en tant que femme à une époque où les consciences étaient encore fortement sous l’emprise de préceptes phallocratiques, en abordant le thème de l’amour sous une approche féministe empreinte d’un lyrisme érotique affirmé. Elle entendait revendiquer les droits de la femme en tant qu’être humain à part entière, sa propre légitimité à s’exprimer sans détour avec toute la fougue animant son cœur. Elle fut l’objet de nombreuses critiques, car − outre l’érotisme caractérisant son écriture − elle osa inverser les rôles, conférant à la femme une attitude active dans la relation amoureuse, passant ainsi de l’état d’« objet » dévolu exclusivement au genre féminin à celui de « sujet », incarnant de ce fait « la femme fatale » tant décriée à l’époque. Rappelons que la société latino-américaine de ce début de XX° siècle − tout comme l’Europe − était sous le joug d’un régime patriarcal, que la femme devait se contenter d’une position soumise d’« ange au foyer » et se consacrer uniquement à l’éducation des enfants.

La poète est féministe, s’exprime sans détour, affiche son érotisme comme l’aurait fait un homme. Mais elle était femme, dotée d’une grande sensibilité et poète avant tout, revendiquant ses droits à l’amour en dépit des critiques et de la norme patriarcale.

 

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