Nulle éclipse, Flora de Negroni

Nulle éclipse est un abécédaire avec des textes poétiques et des dessins, des pastels principalement, quelques aquarelles et quelques huiles, tous réalisés sur papier. Cet ouvrage est le fruit de plusieurs années de travail de la pensée et de travail pictural. Il se veut une forme de réponse à l’agitation de cette époque. Les textes et les dessins sont à voir comme des brèches de lumière échappant à la marche forcée du temps contemporain. Des instants de contemplation. La lumière et la joie sont les deux thématiques principales de Nulle éclipse, la lumière comme brèche et la joie : la joie de peindre, la joie d’aimer, la joie de connaître, la joie de se mêler à la beauté du monde, à la lumière du monde, la joie comme un acte de résistance contre le modèle dominant, la satisfaction par l’aliénation par la marchandise. Par petites touches, Nulle éclipse a une unité, la joie et la lumière traversent l’ensemble.

Les textes poétiques sont courts, car ils rejoignent l’idée de l’ensemble d’instants de contemplation qui échappent à l’injonction au divertissement. Le titre Nulle éclipse, est autant la manière dont par la persistance de la lumière, des choses perdurent, quelque chose s’inscrit dans le temps long, les instants de contemplation éclairants, nourrissants l’ensemble de l’existence. Le titre Nulle éclipse est aussi l’affirmation d’une certaine liberté s’opposant à une certaine norme qui préfère les rapports interindividuels enfermants et éclipsants, à des rapports « transindividuels » créatifs comme le disait Simondon. Dans tout ça, il y a une certaine légèreté, des pages à feuilleter au gré de ses envies, une légèreté pleine de joie et de lumière.

Flora de Negroni a commencé à peindre à l’huile. Depuis quelques années, elle affectionne particulièrement le pastel, sa matière riche, ses couleurs vives qui lui permettent une recherche sur la lumière plus intéressante à ses yeux. On trouve aussi quelques aquarelles, technique qu’elle a réussi à apprivoiser et qui lui procure également de grandes satisfactions quant au travail de la lumière. Les textes et les dessins sont comme imbriqués les uns dans les autres, comme lorsqu’on se mêle à la beauté du monde, quand on aime et qu’on s’entremêle. L’amour, la joie, la lumière, toutes choses à réaffirmer dans un monde gangrené par l’aliénation par la marchandise.