Description
Livre graphique et musical.
Liens QR codes vers des extraits et chansons du spectacle éponyme.
Félix, le narrateur, est « metteur en son ». Il a créé le prologue audio d’une pièce de théâtre à partir de souvenirs d’enfance des comédiens puis du public, invité à témoigner lors de séances d’enregistrement mobiles accompagnant les représentations. Subjuguée par cette écoute et la démarche surnommée « lieux-dits », une ethnologue va lui confier les archives orales de témoins de villages engloutis, dans les années 50, pour créer le barrage hydroélectrique de Bort-Les-Orgues. Entre Cantal, Corrèze et Limousin. Ce fonds d’archives départementales ne demande en effet qu’à être diffusé et traité avec dynamisme et originalité. Félix crée alors une nouvelle installation sonore, dans le confessionnal d’une petite chapelle surplombant le lac au-dessus des maisons aujourd’hui disparues, heureux de pouvoir rendre leur caractère céleste à ces voix du passé.
Mais un témoin en particulier va ébranler Félix jusqu’au plus profond de son âme. Cet homme évoque son impression d’avoir mal transmis cet attachement à son territoire aux jeunes générations, créant un manque palpable entre oubli, sentiment de rejet d’une histoire pourtant commune mais mal connue par les plus jeunes, et la genèse d’un paradis perdu, sorte de membre fantôme, dommage collatéral de ces « lieux non-dits ». Peu à peu, Félix va alors laisser remonter des mots enfouis : au détour de ces écoutes, il va s’autoriser enfin à entendre sa petite voix intérieure lui parler de sa propre histoire, en découvrant que chaque parcours de vie porte en lui son lot d’universalité.
Avec Marcel, célèbre musicien, Félix va alors écrire un spectacle vivant et poignant autour de ces voix. Marcel y parle de son enfance, Félix d’un pays en héritage, fantasmé et pourtant jamais connu, sorte de membre fantôme d’un pays colonisé qu’il ne pouvait assumer, se pensant du mauvais côté de l’Histoire. Il ira chercher auprès d’historiens et d’amies algériennes la paix d’un regard adouci et commun sur une période complexe qualifiée maladroitement « d’événements d’Algérie », dont le seul point lumineux est l’amour commun pour cette terre, « watani ».
Mots enfouis parle d’exil, de territoires entre terres et histoires, de paradis perdus, de la formidable énergie de la page blanche : l’avide recherche de Félix et de Marcel devient le fil conducteur de ce livre graphique et musical, mis en dessins par une artiste peintre et vidéaste au talent très poétique.
Entre oralité et littérature, les artistes inventent l’« Oralittérature » :
Quand l’intime touche au sublime. |
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.