Idylles de Mayotte

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Idylles de Mayotte, L’œil de Chido est un recueil de poèmes qui explore l’intimité de Mayotte après le passage du cyclone du 14 décembre 2024. Des vers empreints de douleur, d’espoir et de résilience, témoignant de la souffrance des habitants, des efforts collectifs pour reconstruire et de l’injustice face aux grandes décisions politiques.
Alternant entre différents styles ‒ lyrique, satirique, classique, et prose poétique ‒ il traite de la lutte humaine, de la force de la nature, de la solidarité et du contraste entre le désastre et l’espoir d’un avenir reconstruit. C’est un appel à la reconnaissance de Mayotte, à l’action urgente et un hommage à la résilience humaine.

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Description

Ce recueil est né de l’œil du cyclone.

Il ne se réduit pas seulement à une collection de poèmes, mais il représente un souffle, un appel, une quête de sens face à la dévastation. Une catastrophe naturelle, certes, mais aussi sociale, politique, et humaine. À Mayotte, mon île de cœur, la terre s’est déchirée, les hommes se sont effacés sous le vent. Nous avons vu l’île, qui jadis portait en elle toute la beauté du monde, éreintée, abîmée, comme si chaque reflet de sa lumière se noyait sous le souffle de l’oubli. Mais plus que tout, nous avons vu l’humanité se redresser, dans ses moments de gloire comme dans sa résilience la plus profonde.

À travers ces mots réside le partage de multiples facettes de ce cataclysme. De la douleur à l’espoir, du désespoir à la résilience, chaque poème est une brève exploration de ces états d’âme qui façonnent nos existences sous les cieux mahorais, aujourd’hui pour demain.

L’idée de ce recueil s’articule autour de ce que j’ai pu recenser depuis l’extérieur. En effet, j’étais loin au moment des faits, ayant quitté le territoire quelques jours avant le cyclone, je ne peux donc prétendre à une expérience directe de la catastrophe, mais en tant que professeur d’EPS à Mayotte, ma relation avec mes élèves, leurs familles, et les habitants qui m’entourent m’a permis de ressentir profondément la douleur, la confusion et l’espoir qui ont émergé de ces moments difficiles. Ce recueil est aussi une manière de revenir à ce lien indéfectible, à ce contact quotidien que nous, enseignants, avons avec ceux qui vivent ces réalités, avec les enfants et les familles. Il est important de préciser que je n’écris pas au nom de l’Éducation Nationale, mais en tant qu’individu ayant été un témoin indirect de cette tragédie humaine, et en cherchant à transmettre ce que j’ai pu observer, comprendre et ressentir.

Ma principale motivation pour écrire est simple : que Mayotte soit enfin vue, enfin entendue, enfin écoutée. Que l’île ne soit pas oubliée, que ses souffrances ne soient pas noyées dans le silence. C’est un appel urgent, un cri pour que l’État, les autorités et les institutions prennent enfin la mesure de ce qui se passe ici, de ce que les habitants endurent. C’est la première fois que j’envoie mes écrits, car l’urgence de la situation ne m’a pas permis de tergiverser, elle impose d’agir, d’alerter, de témoigner. Et ceci en utilisant toutes les aides et ressources humaines et technologiques disponibles qui ont aidé à affiner l’expression de certains thèmes et émotions, tout en restant fidèles à la direction artistique que j’ai souhaitée pour cet ouvrage.

Mutru kasina bahati kabahatisha

La variation du style dans ce recueil est une réflexion sur la complexité de la situation, alternant entre formes classiques et modernes, poésie lyrique et satirique, introspection intime et dénonciation publique. Chaque style a été consciemment choisi, non pas par hasard, mais pour illustrer les contradictions d’un monde qui s’effondre et se reconstruit, qui avance et parfois recule, qui espère tout en se noyant dans la crainte d’un futur incertain.

Certains poèmes, sous forme de sonnet classique, cherchent à saisir l’instant d’un désastre imminent, des images frappantes qui nous rappellent la violence des réalités. D’autres sont des leçons amères sur quelques choix politiques et injustices sociales. Certains y chantent l’espoir, avec des odes qui rendent hommage à ceux qui reconstruisent, qui soignent, qui bâtissent là où tout semble brisé. Mais il y a aussi des poèmes satiriques qui critiquent vivement les promesses vides, les paroles creuses, et un système qui laisse trop souvent des vies dans l’oubli.

Réside aussi la volonté de rendre hommage aux femmes, aux mères mahoraises, qui, dans le cyclone, défendent leurs enfants avec l’énergie du cœur. Nous avons voulu montrer le visage d’une lutte silencieuse, portée par des citoyens qui, sans l’ombre d’un secours officiel, se battent pour reconstruire ce qui a été détruit. Ces vies suspendues entre deux mondes ‒ celui de l’abandon et celui de la résistance ‒ la dichotomie existentielle que ce recueil tente de capturer. La séparation, l’exil, la perte, la reconstruction sont des thèmes omniprésents. Nous avons ainsi exploré la souffrance d’un peuple divisé, mais aussi la beauté de ces liens invisibles qui nous unissent.

C’est un Débaa entre espoir et crainte, entre la lumière et l’obscurité. Nous avons aperçu la lumière percer dans les moments les plus sombres, mais elle reste fragile, frêle, inconstante, comme un souffle suspendu dans l’atmosphère. La politique et la nature s’affrontent ici, et les hommes se battent pour leur devenir. Mais le futur reste incertain, en suspend, comme une promesse.

Chaque poème, chaque forme, chaque style est un morceau de cette réalité fracturée. Et dans cette fracture, peut-être, trouverons-nous une lueur d’espoir.

1 avis pour Idylles de Mayotte

  1. Cogau

    Péric Bisseck lance un véritable cri du cœur, un appel au secours, auprès des politiques, mais également auprès de chaque Français, habitant de métropole, après le passage dévastateur du cyclone Chido, en décembre dernier.

    Des poèmes accessibles, variés, qui émeuvent ou indignent. Les formes libres côtoient les sonnets pour retranscrire la catastrophe, le courage, mais aussi la résilience des Mahorais, abandonnés à leur sort.
    Oui, ils se relèveront et reconstruiront leur île, mais au prix de combien de souffrance et de morts…
    L’ensemble accompagné de magnifiques photos d’Audrey Albiges qui capturent la réalité, leur réalité.

    Il est temps de se souvenir que Mayotte est le 101e département français !

    Un beau geste car 5 euros sont reversés à Maor’aide, pour venir en aide aux enfants sinistrés de Mayotte.

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