Description
Un voyage en poésie, seul véhicule capable de survoler la Corbière, l’effleurer, l’atteindre peut-être, à la manière d’une buse survolant ce territoire de calcaire, de sources enfouies, de roches déchiquetées, où des hommes sont assez fous pour remonter pierre à pierre, le domaine de leurs ancêtres en oubliant tout, bousculés seulement par le vent, qui à sa guise, les courbe ou les maintient debout. Faim de cet absolu, faim terrestre, ivresse des poètes affamés qui viennent au Domaine goûter à l’ineffable. Élégie de l’ami disparu, de l’artiste, du vigneron, auquel la mémoire adresse son hommage. Avec l’épreuve de l’amour, sa naissance dans une nuit percée d’étoiles jusqu’à son dépassement dans l’intuition poétique.
Idylles de la Corbière est un texte poétique en 8 chapitres, chaque chapitre est précédé d’un poème original placé en incipit. Chapitre I : « La Corbière et non les Corbières, disait-il près de son tracteur, ou en versant un rouge épais dans des verres à peine rincés ». Ou comment le temps s’inscrit sur les corps. L’intuition de la Corbière, « l’alphabet pulsé par le sang », la révèle sous ses formes multiples (terre, sources, rochers, animaux), « avec ce visage de gravité, de tragique marquant la terre rouge ». Chapitre II : Description du Domaine et de l’ami. Un lieu d’abord, celui des ancêtres, des pierres écroulées remontées à mains nues avec « l’entêtement pour mortier », « le froid et la sueur pour salaire » au détriment de la vie d’avant, celle de l’écriture, celle du passé des ateliers et de la reconnaissance d’un artiste. Le choix de la vigne avec ses exigences, ses « hectolitres de reproches pour chaque manquement » », une vie seulement « pour reconstruire « la trace d’autres vies », une existence libérée par le travail de la terre « des « contours lointains et floutés des villes, où se trament ces choses là ». Chapitre III : Les visiteurs du Domaine : « gens d’ailleurs, affamés d’authentique », attirés par l’extrême sobriété des lieux, brûlés par la beauté d’une terre intacte, animés d’une soif insatiable de ce qui leur échappe. Avides de respirer l’air « du grand poumon de la Corbière » Poètes, curieux, touristes, visiteurs de l’été, abreuvés et nourris, ivres enfin, « en cette saison facile, alanguie de promesses ». Chapitre IV : Éloge de la sensualité, celle du « rouge d’ici », « innocent de soleil », « grimpant ses degrés sans effort », celle d’un menu inchangé, où figurent les tomates, « ces gamines rieuses du jardin », où l’ail et l’aubergine enlacés, attendent dans la poêle l’extase d’une pluie dorée, où la daube majestueuse, baigne « dans la béatitude des herbes et du vin », où la tarte aux figues vole aux arbres « ses parfums insensés de violette ». L’ivresse n’est pas loin avec le mélange des bouteilles et des couleurs, et devient « un tarot hasardeux », quand les verres chancellent sur des tables bancales. Avec pour seul refuge les yeux étranges des brebis. Chapitre V : Une lecture au Domaine face « aux plaques vermeilles des façades, dans une odeur d’argile chauffée de crépuscule», pour apprendre à dire son texte, affronter le doute, « traverser le pollen irrité des paroles », pour arriver enfin « au pays réel du silence ». Chapitre VI : La séduction, ou la « nonchalance d’une attention ». Le récit d’une rencontre sous un ciel brillant d’étoiles. « mais déjà une portière s’ouvre trappe tiède dans la nuit froide », et leurs paroles « lentes, sinueuses dans la longue solitude des virages ». La peur de l’inconnu « qui pourrait jaillir dans les phares ». Chapitre VII : L’expérience de l’autre et de l’amour. Un chez-lui « encombré, trop grand, trop petit pour y respirer », d’où surgit un baiser, « qui flottait possible surprise d’un plafond tordu de douceur ». Union et désunion des amants. L’un dort, l’autre pas : « Bois flotté posé sur son corps, déshabillé par le sommeil ». Importance vitale du souffle et naissance de l’amour : « elle le porte touchée de musique, le portera encore longtemps ». Chapitre VIII : Douleur des sentiments amoureux. Après une renaissance, le dépassement de l’amour et la Corbière enfin révélée. Dans un mouvement circulaire : « l’alphabet pulsé par le sang a su un jour… ». Fin du recueil « Idylle de la Corbière ». |
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